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Découvrez et suivez les aventures de grimpeurs varois !!!

Nous avons fini en beauté aux USA.

Amis lecteurs, bonjour !

Désolé, pas de nouvelles depuis un long moment, mais vous comprendrez pourquoi en lisant ce mail. D’ailleurs à ce sujet, vous pouvez vous asseoir, car j’ai plein de belles choses à vous raconter. Mais avant toute chose je tiens à vous dire que la Région de Moab dans l’Utah est un paradis pour les sportifs. Il y a de l’escalade, du canyon, de la rando, du VTT, du canoë, du kayak, du rafting,  du cheval, de la moto, du 4X4 et j’en passe. Nous  avons bien entendu pratiqué quelques uns de ces sports. Si cela vous intéresse, lisez la suite.

 Le 08, il fait beau, nous retournons à Canyonland bien décidés à visiter ce parc. Nous faisons tous les points de vue d’Island in the Sky. Un plateau énorme surplombant les canyons immenses creusés par le Colorado à l’Est et par la Green River à l’Ouest. C’est très beau. Mais comme tous les canyons cela doit être plus beau vu d’en bas, nous organiserons donc une autre journée dans ce coin du Parc lors de notre séjour. Sur la route nous visitons aussi Dead Horse Point, un autre plateau dominant le Canyon du Colorado, c’est très beau aussi, mais pour ma part j’ai ma dose de points de vue pour aujourd’hui. Et puis demain au programme c’est escalade, alors je m’impatiente un peu, je suis pressé d’arriver sur le secteur. Nous repassons près de Moab pour prendre la fabuleuse Scenic Byway 128 dans la Vallée du Colorado en direction des Fisher Towers. Cinquante kilomètres de paysages magnifiques du Colorado avec un soleil de fin d’après-midi aux couleurs d’hiver. Fabuleux. Nous apercevons maintenant au loin les Fisher Towers (tour de gré et de boues séchées au milieu du désert), de là où nous sommes elles paraissent affutées comme des lames. Quelques instants plus tard Pauline m’annonce la piste y menant. Nous voilà sur une piste de terre rouge comme dans les films, tout se passe bien sur 1km avant de tomber face à un ruisseau. Nous analysons. Bon allez, ce n’est pas profond, nous le traversons et continuons. Nous le retraverserons une dizaine fois ensuite sur la piste qui vient tout juste d’être refaite suite aux intempéries des jours précédents. Après avoir fait plusieurs kms, traversés le ruisseau, longés un précipice nous nous rendons compte que nous  ne sommes pas sur la bonne piste, mais sur Onion Creek, une piste de 4X4. Il est trop fort notre camping car ! Demi tour, il faut tout retraverser, pour ma part je me suis éclaté, Pauline aussi je crois, sauf au moment du précipice. Nous reprenons la route  avant de trouver la bonne piste cette fois. Après 2 kms seulement  nous nous posons pour la nuit au camping au pied des Fisher Towers. Nous nous couchons tôt, demain est une journée importante pour nous.  L’ascension d’une des Fisher Towers, Ancien Art par la voie Stolen Chimney (une des voies les plus aériennes au monde). C’est un des premiers projets d’ascension du voyage que nous avions trouvé en France avant notre départ. Six mois plus tard nous y sommes, comme quoi il faut savoir être patient dans la vie. Allez bonne nuit.

Le 09, il est tôt, nous sommes dans le lit sous la couette. C’est aujourd’hui le grand jour tant attendu. Mais j’ai un problème, je ne comprends pas ce qui m’arrive, d’habitude lorsque je vais grimper je me lève tôt et sans problème. Mais ce matin je n’y arrive pas. Pourquoi ? N’est ce pas le bon jour ? Quinze minutes plus tard je trouvai la réponse à mes questions. Des morceaux de glace se décrochent des vitres au dessus de notre lit. Il a gelé très fort la nuit dernière et il fait très froid dans le camping car, c’est pour cela que je n’arrivai pas à sortir du lit. Ouf ! Du chauffage, un bon petit déjeuner énergétique et nous voilà partis pour réaliser notre ascension sous un magnifique soleil. Après 25 minutes de marche nous voici au pied d’Ancien Art,  c’est incroyable et magnifique. L e temps de se préparer et c’est partit. La première longueur m’échauffe bien, Pauline passera derrière en artif les passages durs. Deuxième longueur, une magnifique cheminée, facilement protégeable, avec parfois des fissures de boues séchées, où bien entendu tu ne peux pas protéger. Troisième longueurs assez courte et aérienne. A la fin de celle-ci tu te rends compte que la quatrième longueur, pilier tordu et fin, ne repose en fait uniquement sur de la boue séchée et n’est pas solidaire du rocher. Pauline commence un peu à perdre ses moyens, ses angoisses et ses peurs du vide remonte à la surface, c’est le cas de le dire vu l’exposition! Elle arrive difficilement au relais, elle se vache (s’accroche),  je ne l’ai jamais vu comme ca. J’essaye de la rassurer, mais rien à faire. Elle me dit, je ne pense pas que je ferai la dernière longueur. Je lui réponds, ben on verra bien. Mais pour l’instant c’est à mon tour ! Et moi c’est le pied total. J’y vais, pour commencer, dix mètres de traversée debout sur une arête très étroite, ensuite je récupère le pilier et là commence une escalade aérienne et biscornue. C’est extra, par contre il faut avoir le moral, les points de protection sont impressionnants ; goujon de 6mm rouillés, clou planté directement dans la roche pleine (cela donne une idée de la dureté du Gré)  Il faut mieux rester vigilent, tu es dans l’air total au dessus du désert et   en plus tu sais que ce pilier n’est pas éternel, si tu veux des sensations, viens ici ! Et alors le sommet, le pied enfin les pieds ! Car  là haut il n’y a que de la place pour eux, et rien d’autres, tu es debout sur 50 cm2 de rocher. Le désert  tout autour de moi, le vide, une vue aérienne de toute beauté, j’imagine maintenant ce que peux ressentir un oiseau perché. D’ailleurs en moi l’envie de faire la redescente en parapente ou en best jump, mais je n’en ai pas sur moi et puis je ne peux pas laisser Pauline ici. La pauvre, est elle complètement  terrorisée, alors que moi en haut du pilier je me mettrai même les fesses à l’air pour la photo. Enfin, après une descente en moulinette afin de récupérer le matériel, je la rejoints. J’essaye de la motiver pour qu’elle fasse la dernière longueur afin qu’elle n’est pas de regret, mais négatif. Nous redescendons en rappel tout les deux, heureux quand même. Nous finirons cette journée d’escalade par deux belles voies sur un autre pilier moins aérien. Sur celui-ci, Pauline accédera au sommet et aura à son tour de belles photos. Ayant eu une magnifique vue toute la journée sur  Castleton Tower (une tour perchée en haut d’une colline au milieu du désert), nous prenons la route dans sa direction. C’est notre programme de demain. Nuit près du camping des grimpeurs, et il y en a pas mal, avec le même projet que nous. L’ascension de la tour.

Etats-Unis 8214

Le 10, la nuit a encore été fraîche. Mais nous sommes toujours aussi  motivés. Heureusement car il y a une grosse heure de marche d’approche et sa monte dur. Nous sommes au pied de la tour, c’est de toute beauté, une tour de légende. Beaucoup de grimpeurs connus sont passés par ici. Mais aujourd’hui c’est au tour de Pauline et  Tomtom. Nous avons choisis comme voie Kor-Ingalls Route, elle est exposée au soleil toute la journée, ce qui n’est pas négligeable vu le froid. La première longueur t’annonce bien la difficulté des cotations. La deuxième, encore une cheminée, la roche est glaciale. Les longueurs suivantes sont  au soleil, mais alors qu’est ce que c’est dur. Des parties très exposées non protégeables, Pauline, en moulinette pourtant, se fera violence pour grimper certains passages. Mais la vue au sommet vaut largement la difficulté de l’ascension. Et alors le rappel, vertical à souhait. Fin d’après-midi, le froid arrive, nous redescendons de la colline. Nous arrivons au camping-car, nous en avons plein les jambes et pour ma part, pleins les bras, j’ai vraiment donné aujourd’hui. Nous rejoignons Moab pour la nuit.

 Le 11, lors des deux journées précédentes nous avons sympathisé avec un binôme de grimpeurs. Rom, américain et Gareth, Anglais. Aujourd’hui nous avons rdv avec eux pour faire une ascension très ludique. Looking Glass Rock, un rocher incroyable au milieu du désert. L’escalade est facile et n’a rien d’extraordinaire, seulement quatre longueurs. En fait tu grimpes pour faire la redescente. Un rappel de 60 mètres en fil d’araignée sous le rocher creusé par l’érosion,  que tu viens d’escalader. C’est fabuleux. Pour les photos, c’est top. Ensuite petit thé chaud tous ensemble dans le camping-car, il fait très froid, la neige est annoncée. Retour sur Moab.

Le 12, rien d’extra, la météo est pas terrible, alors repos et obligations hebdomadaires.

Le  13, la météo n’est pas extra encore aujourd’hui, mais un jour de repos, pour nous ca suffit. Alors direction Coronna Arch. Nous empruntons la magnifique route 279 pour nous y rendre. Petite randonnée pour rejoindre l’Arche. La particularité de cette Arche, tu peux allez dessus et faire un magnifique rappel de 50 mètres en fil d’araignée. C’est ce que nous avons fais bien entendu. C’était fun.  La météo pour demain est bonne, ca y est c’est enfin le départ pour Indian Creek, un autre moment tant attendu. Un paradis pour la grimpe et la mecque  mondiale des fissures. Arrivée de nuit sur le parking du secteur Supercrack Buttress. Je suis pressé d’être demain.

Le 14, il n’y a pas besoin de me tirer du lit aujourd’hui. Les fissures m’attendent. Petit déjeuner, nous allons sur le secteur en attendant Gareth. Et oui la particularité d’Indian Creek, c’est qu’il n’y a que des fissures parfaitement rectiligne à escalader. Le problème c’est qu’il te faut beaucoup de friends (protection) et souvent de la même taille, parfois il t’en faut même un quinzaine de la même taille. Alors ici tu t’organises avec d’autres grimpeurs pour avoir assez de matériel. Le côté sympa, c’est que du coup tu rencontres plein de monde. Nous attendons donc Gareth et son matériel ! En attendant je demande à des grimpeurs de poser ma corde dans une voie. Et pas la plus moche, The Incredible Hand Crack, une des plus belles de la région, cotation 5.10. Ici les cotations c’est juste pour t’aiguiller, il n’y a pas beaucoup de compléments aux cotations car ca dépends de la taille de tes mains et de tes doigts. Je m’explique tu peux réussir une voie en 5.10 parce que tu as des petits doigts mais tu peux  ne pas réussir une autre voie en 5.10 parce que tu as des petites mains. C’est très aléatoire. Me voilà donc partis en moulinette pour m’échauffer,  le début se fait sans problème pour ma part, mais arrivé aux deux tiers pas moyen de passer. C’est de la folie, je suis censé être dans du 6a /6b mais je suis en position du cochon pendu  contre une dalle lisse dans une fissure trop large pour mes mains. Je n’ai pas envie de me blesser à l’échauffement j’y retournerai  plus tard. Gareth étant arrivé, c’est à son tour, il se débrouillera très bien, avec des difficultés dans le devers il arrivera en haut de cette fissure pas évidente mais magnifique. Au tour de Pauline maintenant. Le départ est déjà difficile pour elle, ça tire les bras. Mais après avoir trouvé les bonnes techniques elle arrivera jusqu’au dévers d’où elle redescendra pour ne pas se blesser pour la suite. A mon tour d’y retourner, pas question de ne pas y arriver. Après plusieurs reprises j’arriverai enfin à passer tant bien que mal ce dévers. Petite note, heureusement que nous étions en moulinette. Nous nous orientons maintenant sur la fissure la plus parfaite et la plus connue au monde, « Supercrack ». Impossible de venir ici et de ne pas grimper cette fissure.  Mais cette fois je suis bien motivé pour y aller en tête. Nous sympathisons avec un couple Australien, ce qui nous permet à tous d’avoir assez de friends pour grimper cette fissure. Gareth décide d’y aller le premier, grrrr ! J’ai trop envi moi aussi. Mais au bout d’une dizaine de mètre il du redescendre par manque de friends. Je pense qu’il était déjà un peu cuit aussi et qu’il a pris un coup au moral en voyant la suite. Alors du coup c’est moi qui parts en tête. Sur mon baudrier, 8 friends n°3, 4 friends n°2, et 2 petits, je peux y aller. J’enchaîne sans difficulté le premier tiers, mes mains ont la bonne taille, je me reprendrai à plusieurs fois ensuite pour finir la voie, car la fissure s’élargit et je n’ai pas beaucoup d’expérience dans ce style d‘escalade. Et puis c’est très vertical surtout. Par contre les verrouillages de mains et de pieds sont incroyables. En effet une fissure parfaite. Gareth y retournera ensuite mais protection posées, ce qui n’est pas négligeable. Il réussira mais avec pas mal de repos entre les points, c’est très physique comme escalade. Il est heureux, c’est son premier 5.10 en tête durant son voyage. Au tour de Pauline maintenant, en moulinette bien sur. Et ben croyez-moi ou pas, malgré ses petites mains elle s’est très bien débrouillée. Avec des repos de en temps elle ira jusqu’en haut et redescendra heureuse et bien fatiguée. J’en profite que la corde est posée pour y retourner en moule afin de progresser. Et cela se passera très bien,  je suis content d’avoir enchaîné cette voie et d’avoir compris certaines techniques. Cela motive, du coup je finirai la journée par un 7a+ en moule dans une fissure à doigt. Que du bonheur, je me sentirais même d’y aller en tête. Mais on verra plus tard. C’est déjà une grosse journée pour les muscles. Et puis ce soir c’est fête, nous avons un invité au camping-car, Gareth.

 Le 15, ce matin nous partons tous les trois sur le secteur ensoleillé de Donnelly Canyon où nous devons retrouvez nos amis Australien pour escalader Generic Crack, une autre fissure exceptionnelle de 40 mètres d’une cotation 5.10. Mais avant ca, échauffement dans deux magnifiques 5.9, Binou’s Crack et Chocolate Corner. Aujourd’hui je ferai tout en tête, Gareth est fatigué de la veille et puis je crois qu’il a beaucoup prit sur lui pour réussir Super Crack. Pauline bien entendu préfère grimper en second et puis ici tout est dur, il n’y a pas de voie facile. Mais moi ca me convient, en plus j’ai acquis pas mal de technique entre hier et aujourd’hui, donc tout roule. Je me régale dans les deux 5.9 à part ma corde qui se coincera dans la fissure avec mes pieds dans Chocolate Corner. Nous avons maintenant retrouvés les  Australiens, il temps d’aller faire Generic Crack. Une grosse motivation, 8 friends n°2, 2 friends n°3 et 1 n°4, je me lance, bien décidé à enchaîner cette voie. Mais je n’y arriverai pas, il y a 25 mètres de fissure où il faut avoir une  grosse force physique pour te tenir et placer tes protections. Malgré mes progrès et l’augmentation de distance entre  mes protections je me reprendrai à plusieurs fois pour arriver en haut. Gareth ira aussi en haut en moulinette avec plusieurs repos. En redescendant il me félicitera d’y être allé en tête, il pense que c’est  plus dur qu’hier. Peut-être un peu en effet. Et ma petite Pauline ira aussi jusqu’en haut en disant que c’est dur et que ca fait très mal au pied. Et c’est vrai que ca fait mal au pied !  Une fois encore je profiterai que la corde est en place pour y retourner en moule. J’enchaînerai la voie en oubliant les douleurs du vrillage de mes pieds et celles de mes mains prisent dans un étau de Gré. Non seulement  ce type d’escalade est physique mais aussi traumatisant pour le corps. Le soir je n’aurai plus de sensibilité sur le dos de mes mains tellement les nerfs ont été écrasés dans ces fissures. Mais c’est à faire au moins une fois dans une vie de grimpeur. Fin d’après-midi, nous sommes tous crevés et il y a de quoi. Nous ne grimperons pas les jours suivants, nous avons besoin de repos. Nous prenons donc la route avec Pauline pour Monument Valley. Puis bonne nuit bien méritée !

 Le 16, quelle journée magnifique ! Nous arrivons de bonne heure dans le parc Indien avec de magnifiques couleurs au soleil levant. Les paysages célèbres de Western Américain s’offrent à nous. Je ne voulais pas manquer ce lieu des Etats-Unis lors de notre voyage. Notre projet, visiter le parc à cheval. Nous passons à l’office du tourisme. Et qu’est ce qu’on nous dit, oui il y a bien du cheval, par contre les véhicules de plus de 20 pieds (le notre en fait 27) ne peuvent pas descendre dans la vallée. Ah houai ! Attends  notre camping-car est allé dans Onion Creek, une piste de 4X4 ! C’est ce que nous allons voir ! De la rigolade oui ! Notre camping-car est passé sans problème. Nous louons des chevaux et le service d’un guide pour trois heures. Et là c’est le début d’une aventure magique. Nous nous prenons pour John Wayne au milieu de ces rochers rougeoyants cernés de sables au milieu du désert, le tout vallonné.  Nous nous régalons, il n’y a pas de quoi s’ennuyer. Surtout que Pauline et moi avons deux chevaux très impulsifs. Ils démarrent au quart de tour pour galoper, voir avant parfois. Mon cheval ne laissera jamais celui de Pauline passer devant malgré tous ses essais. Nous nous sommes même retrouvés un moment à galoper en plein désert, en descente dans du sable, dépassant le guide, nos chevaux sautant tout sur leurs passages, et ne voulant plus s’arrêter. J’ai bien cru que le miens allai m’éjecter de sa scelle ! Quels bons souvenirs. Et les paysages, splendides. Je pense que nous avons vraiment choisi la meilleure option pour visiter ce lieu. Nous finirons de le visiter par une piste avec notre camping-car avant de prendre la route pour Mexican Hat. Une petite ville qui porte son nom (chapeau mexicain) du à un gros rocher plat poser sur un rocher. Très joli avec un soleil couchant. Puis pour finir la journée, route jusqu’à Monticello avec de très jolis  paysages  au soleil couchant. Nous sommes crevés de cette belle journée.

 Le 17, nous sommes encore bien fatigués de nos journées d’escalade et du cheval alors aujourd’hui visite de « The Needles » dans le parc de Canyonland après avoir fait la belle route traversant Indian Creek. Nous ferons tous les points de vue et de petites balades. Trop crevés pour faire de longues randos. Mais nous avons vu de très belles choses une fois encore. Fin de journée, repérage de l’accès à « South Six Shooter »  une autre tour au milieu du désert que nous avons prévu de gravir avec Pauline et Gareth demain. Mais ce ne sera pas possible, la piste est trop défoncée cette fois pour le camping-car et même pour une voiture. L’accès à pied serait trop long, nous verrons demain matin ce que nous ferons.

 Le 18, Gareth nous a rejoints comme prévu et il s’est déjà rendu compte que la piste n’était pas praticable. Nous décidons d’aller sur un secteur faire une très belle voie mais là encore pas possible. Il y a un vent à décorner les bœufs. Nous allons sur un autre secteur peut-être plus abrité, mais négatif. Du coup nous renonçons à grimper une dernière fois à Indian Creek. Nous prenons la route pour Moab. Mais pas question de rester enfermé. Pauline et moi sommes allés louer deux vélos. Nous ferons chacun de notre côté, mais sur le même site, une grosse après-midi de sport dans un endroit magnifique dédié au VTT prés de Arches Parc. Avec le vent et le sport inutile de vous dire que le soir nous étions bien vannés. Mais nous nous ferons quand même un petit resto avec Gareth et nos amis Australien. Nous repartons tous très prochainement.

 Le 19, dernier jour sur Moab et pas question de rien faire. Réveil assez tôt, direction le magasin Moab Aventure. Nous nous louons une jeep pour la journée afin de visiter canyonland  mais cette fois vu d’en bas comme nous avions prévu. Le temps n’est pas top mais il ne pleut pas alors c’est partit. Inutile de vous dire que nous avons vu de magnifiques paysages. Nous nous sommes aussi bien éclatés en faisant un peu de franchissement d’obstacle. Pauline a serré un peu les fesses sur le Shafer Trail, une piste en lacet qui remonte jusqu’à Island in The Sky. Puis après nous nous sommes un peu perdus dans des pistes de sable  au milieu du désert  avant de visiter Gemini Bridge, deux ponts creusés naturellement dans la roche par l’érosion et l’eau. Retour sur Moab en fin d’après-midi pour laver la jeep et la rendre. Nous finirons la journée en faisant un peu de shopping.

 Le 20, c’est le jour du grand départ, nous avons beaucoup de route. Nous devons repasser la frontière Américaine au plus tard le 22. Alors préparatifs aux départs et route jusqu’à Salt Lake City. Arrivée de nuit, nous dormons sur le parking de Patagonia. Nous avons des petites courses à faire le lendemain avant de reprendre la route.

Le 21, après quelques petites emplettes route toute la journée. Il fait de plus en plus froid. Il y a beaucoup de  neige. Pas de doute, nous nous dirigeons bien vers le Canada. Nous arrivons de nuit à Butte. Nous avons fais le plus gros de la route. Demain si tout va bien nous serons à nouveau au Canada.

 Le 22, après avoir tourné dans toute la ville pour trouver de la Pumpkin Pie (célèbre tarte pour fêter Thanksgiving) nous reprenons la route. Dans la journée nous passons par la ville de Great Falls, rien d’extraordinaire. En fait nous bouclons un huit d’environ 13000kms  que nous avons fais lors de ces trois derniers magnifiques mois. Nous réalisons que c’est énorme. Quelques temps plus tard nous passerons la frontière du Canada. L’officier rigole, c’était notre dernier jour pour sortir des Etats-Unis. Comme nous sommes bien lancés nous irons jusqu’à Calgary. Arrivée de nuit, nous dormons sur le parking du garage ou nous avions fais faire notre révision. Notre pot d’échappement a besoin d’une petite soudure. Il mérite bien ca, aujourd’hui nous fêtons ses 200 000Kms, dont 15 000 avec nous.

 Le 23, réveil de bonne heure. Nous allons au garage mais pas de soudure possible. Très gentil le réceptionnaire nous donne une bonne adresse. En effet, efficace et pas cher nous repartons avec notre échappement ressoudé. Deux trois bricoles dans la ville et nous prenons la route pour Banff. Petit et indispensable arrêt quelques kms après pour acheter du produit antigel  pour l’eau dont-nous nous servons dans  le camping-car. Seul hic, cela n’existe pas. On nous aurait menti ? Nous devons vidanger toute l’eau et mettre un produit dans tout le système de plomberie pour l’hiver. Et vite, il a fait -27°C les trois dernières nuits. Nous devons nous réorganiser, nous n’avions pas prévu ca, mais nous ne sommes pas plus inquiets que ca, nous trouverons bien des solutions. Arrêt à Canemore pour shopping sportif. Après 2000 kms et 4 jours de routes, nous arrivons enfin à Banff, en fin d’après sous la neige, et ca tombe bien ! Chouette ! Bien fatigués de la route nous finirons la journée par une soirée plomberie !

 Le 24, réveil sous la neige, c’est magnifique. Et pour la première fois du voyage nous avons des repères. Et oui ici nous connaissons. Ca fait du bien un peu. Nous finissons deux trois courses pour être au point pour nos nouvelles aventures. Car nos corps sont en train de muter ! Nos chaussons d’escalade se transforment en grosse chaussures munies de crampons, nos mains strappées  sont munies de gants aux bouts des quels poussent des piolets, nos lunettes de soleil sont remplacées par un casque avec une visière,  nos shorts sont recouverts par des pantalons Gore-Tex et nos tee-shirt par des doudounes aux allures bibendum. Ca y est la saison d’escalade de cascade glace commence. Youpi ! Et en plus dans la région de Banff, la mecque mondiale des cascades de glace. Nous reprenons la route pour Canmore afin de découvrir un secteur de cascade. Ce qui nous fera l’occasion de faire une bonne rando, nous en avons besoin après toute cette route. Il y a plein de neige, c’est trop bon. Par contre nous ne commencerons la saison par ce secteur, les cascades ne sont pas en conditions car ici il a plu. C’est normal c’est le plus point le plus bas. Retour sur Canmore pour la nuit.

 Le 25,  retrouvailles avec  notre ami Shawn, un canadien qui vit à Canemore. Nous l’avions rencontré avec sa femme lors de l’ascension de Tower Babel, une magnifique et inoubliable journée. Il est très gentil, il est venu nous apporter soin topo de cascade de glace, car pour l’instant il n’y en a plus nul part. Nous en profitons pour lui raconter notre trip aux usa. A ce sujet j’espère vous avoir fait un peu rêver avec mes mails et vous avoir donné envie. En tous cas  les grimpeurs américains, nous les avons fait rêver avec toutes nos destinations de grimpe. Certains étaient même jaloux ! Retour à notre journée. Les grosses courses et nous sommes enfin près à nous enfoncer dans les rocheuses Canadiennes cette fois. Direction Kootenay Parc sur des routes bien enneigées. Bonne nouvelle, notre camping car se comporte très bien. Ici c’est de la folie, les semi-remorques nous double à toute allure sur la neige, ils ont peur de rien. Nous voilà maintenant garé dans Kootenay Valley. Nous nous préparons et partons pour le secteur Hafffner Creek, un secteur de glace et de mixte très réputé. Après une demi-heure de marche dans la poudreuse fraîche, nous y sommes. Le temps de se préparer et je mets mes premiers coup de piolets dans la glace. C’est trop bon ! Ascension de la première cascade de l’année, 40 mètres de cotation 4, parfais pour s’y remettre. Nous nous entrainerons ensuite à tour de rôle dans cette cascade jusqu’à la tombée de la nuit. Le froid arrive, il temps de regagner le camping-car pour la nuit.

 Le 26, réveil très agréable,  il neige et beaucoup ! Une tempête de neige est annoncée pour ce soir et demain, nous prenons alors la route pour Lake Louise. Nous sommes heureux d’être à nouveau ici. C’est tellement magnifique et puis avec toute cette neige. D’ailleurs il neige encore, mais nous prenons quand même à pied la piste au bord du Lac afin de rejoindre une belle cascade. Louise Falls, 110 mètres de cotation 4/5. Le top pour aujourd’hui. Nous ferons avec joie les deux premières longueurs, mais nous ne ferons pas la dernière. C’est un gros cigare (colonne de glace), mais il n’est pas encore en condition. Avant de redescendre en rappel nous admirons le beau Lac gelé recouvert de neige. Dire que nous étions là l’été dernier en torse nu avec le lac bleu vert. La météo de demain n’étant pas bonne nous finirons par des entrainements dans la première longueur jusqu’à la nuit. Retour à la frontale au bord du Lac, nous apercevons au loin l’hôtel Château Lake Louise  tout illuminée, mémorable. J’arrive bientôt à la fin du mail. Mais je vous préviens ca finit en beauté. Normal nous approchons de mon anniversaire. Après cette journée sous la neige, nous avons bien envie d’aller se délasser dans un Jacuzzi. Il y en a un à l’hôtel mais manque de chance il est réservé aux personnes ayant une chambre. Mais la chambre la moins chère est  à 200 dollars la nuit. Même pour mon anniversaire c’est hors de question. Mais nous sommes filous. Après un tour de passe passe, nous voilà dans le Jacuzzi, et même dans le sauna et la piscine chauffée.  Nous en profitons aussi pour prendre une bonne douche chaude, la dernière remonte à cinq jours, c’est trop bon. Ni vu ni connu, nous ressortons de l’hôtel pour retourner à notre cher camping-car.

 

Le 27, happy birthday Thomas. Et oui 28 ans aujourd’hui, enfin depuis la veille au soir même avec le décalage horaire.  Une journée inoubliable. Nous commençons bien la journée avec un copieux petit déjeuner américain préparé par mon amoureuse ! Ensuite direction la célèbre station de ski de Lake Louise où se déroule aujourd’hui une manche de coupe du monde de descente homme. Nous avons trop de chance. Nous repassons par l’hôtel afin de prendre une navette gratuite pour les clients de l’hôtel. Rusé hein ? Nous découvrons cette belle station. Petit plus pour mon anniversaire, il neige, c’est le bonheur. Nous nous dirigeons maintenant vers la compétition. Et là encore une histoire de dingue. Nous rentrons dans l’espace VIP. Ne nous demandons pas comment, nous avons trop de chance ! Nous sommes dans les gradins au bas de la piste du slalom géant. Juste devant nous, les athlètes, les journalistes, la télévision. Il y a des drapeaux de certains pays qui flottent dans l’air, les cloches retentissent, on se croirait devant la télé. En plus pour cette belle journée, un Français sur le podium à la troisième place, Adrien Theaux. Un peu plus j’aurai même l’honneur de lui serrer la main. Pour finir cet événement, chocolat chaud et café offerts sous un chapiteau chauffé au milieu de tous les invités. Et vous n’allez pas me croire, mais ils doivent  même savoir que c’est mon anniversaire, il y a plein de bons gâteaux. Je dois être en train de rêver. En tout cas nous nous sommes bien amusés. Après-midi au chaud dans le camping-car sous la neige pour vous écrire toutes ces bonnes nouvelles. Et oui je suis loin de vous, famille et amis, mais en ce jour je pense fort à vous ! Vous êtes loin de mes yeux, mais très présent dans mon cœur et dans mes pensées. La journée n’est pas encore finie. Petit repas d’anniversaire en tête à tête dans le camping-car, gâteau, bougies et pleins de beaux cadeaux. Youpi.  Quelle  merveilleuse journée !

 Le 28, et me voilà partit pour ma 28 année ! Et avec plein de beaux projets en tête !

 Il faut se donner des rêves qui vous grandissent. Des projets qui tendent la vie vers le haut. Qui obligent à choisir la cime plutôt que le fossé. Des projets généreux qui font la vie généreuse. Et qui permettent à la vie de l’homme de se déployer.

Martin Gray

 

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