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Découvrez et suivez les aventures de grimpeurs varois !!!

les rocheuses sont si belles !!!

Hello everybody !

J’espère que vous avez fini de lire le dernier mail car  voici des nouvelles fraîches. Bien que nous soyons maintenant au trois quarts de notre voyage nous sommes toujours autant à fond (motivés, soif de paysages, de découvertes, de sports) voir même plus car le temps s’est accéléré.  Ces trois dernières semaines en sont la preuve. 

Le 28, organisation de notre périple dans les rocheuses. Il faut penser à tout car pendant plusieurs jours et sur une distance de 234kms nous n’aurons plus aucun service. Pas de téléphone, d’internet, d’assistance, de nourritures, de touristes. J’en rêve déjà, la nature à l’état pur.

Le 29, nous prenons la fabuleuse route 93 en direction de Jasper. Nous ferons environ 120kms sur une route toute enneigée et verglacée croisant les déneigeuses faisant leur possible pour améliorer les conditions de routes. Mais ici pas facile, il faut voir la quantité de neige.  C’est fabuleux et impressionnant, les gerbes de neige des déneigeuses dépassent la hauteur de notre camping car. Nous roulerons doucement et sûrement jusqu’à arriver à Weeping Wall area. Une des célèbres cascade de glace des rocheuses présentée par Nicolas Hulot à Ushuaia. Un mur de glace énorme. Bien entendu nous ne sommes pas là que pour le photographier!  Nous comptons bien le gravir demain. Alors petit repérage après 10 min de  marche d’approche seulement. Ouah c’est fabuleux, vivement demain.  Première nuit dans les rocheuses avec le camping car, allons nous survivre ?

Le 30, nous avons fais une bonne nuit, seulement -17°C. Inutile de vous dire qu’il était dur de sortir du lit. Tout a gelé dans le camping-car même le sceau de pipi ! Un bon petit déjeuner, nous nous préparons et c’est parti pour une longue journée.  Les deux itinéraires les plus faciles n’étant pas en très bonnes  conditions nous choisissons l’itinéraire « Right-Hand », 180 mètres de grade 5 engagement 3 (pour les néophytes les cotations en cascade de glace vont de 1 à 8 avec en plus des cotations sur l’engagement qui vont de 1 à 7), une première pour nous ! J’attaque la première longueur qui se fait assez bien pour ma part pour l’échauffement. Par contre pour Pauline, certains passages seront un peu délicats mais elle y arrivera quand même avec mes encouragements. Elle est au relais, regardant la suite de la voie, elle commence à angoisser un peu. Le  mur de glace vertical de 60 mètres est impressionnant. Elle angoisse mais elle ne réalise pas à quel point elle a de la chance d’y aller en second car moi c’est en tête que j’irai. Je ferai un relais à la moitié, car c’est très physique et surtout je veux garder le visuel sur Pauline. Elle me rejoindra, mais pas vraiment à l’aise, la difficulté, la hauteur, cette immensité dans son dos, lui paralyse une partie de son corps. Enfin son cerveau surtout, car étant assurée, tout se joue avec le mental. Mais c’est vrai que ça engage bien quand même. La deuxième partie se fera de la même façon. Nous sommes maintenant au pied de la dernière longueur sur un relais que j’ai confectionné avec deux broches à glace. Et oui ca tient ! Vu d’ici la dernière longueur semble plus facile que le reste. Malheureusement « vu d’ici », car la sortie ne fût pas évidente. La glace était remplie d’air, ce n’était donc pas facile à protéger. Mais nous y sommes arrivés quand même. Dernier relais sur un bel arbre et départ des rappels pour la descente. Il ne faut pas traîner, la nuit arrive et le froid aussi. Trois rappels et nous voici au pied de la voie sur la neige ferme. La journée a été très longue physiquement et psychologiquement  pour nous deux. Nous ne ferons plus de grade 5 ensemble, ce n’est pas agréable ni pour l’un ni pour l’autre, bien que pour ma part en escalade pure je me suis régalé. Retour au camping car, nous avons très faim.

Le 01 Décembre, nous reprenons la route en direction de Jasper. Nous nous arrêtons sur un autre secteur. Celui de Shade of beauty. Une cascade de 120 mètres grade 4. Nous ferons une belle rando de 1h30 le long de la rivière à moitié gelée pour rejoindre la cascade. Et nous ferons la même en sens inverse pour rentrer sans avoir fait l’ascension de cette cascade. Il y a de l’engagement et surtout un petit risque d’avalanche sur la marche d’approche. Pauline ayant déjà pris énormément sur elle hier nous déciderons de renoncer à celle-ci. Nous finissons donc du coup la route plus tôt que prévu pour rejoindre Jasper. N’ayant pas eu notre dose de sport pour la journée, nous décidons d’aller grimper dans la nouvelle salle de bloc qui vient d’ouvrir. Après une grosse heure et demie  de grimpe nous finissons la journée dans un jacuzzi bouillant. Rien de mieux pour se détendre. 

Le 02, nous partons en direction de Maligne Canyon, un magnifique endroit que nous avions visité l’été dernier. Nous avons hâte de le voir avec les paysages d’hiver. Normalement nous avions prévu d’escalader les belles cascades dans le canyon, nous sommes revenus en partie pour ca. Mais c’est trop tôt dans la saison, les cascades ne sont pas encore en conditions. Nous ferons donc une belle rando de trois heures le long de ce magnifique canyon enneigé. Les cascades commencent à se former, c’est vraiment très beau. Nous retournons ensuite en ville car ce soir nous sortons. Nous allons voir un match de Hockey sur glace. C’est le premier match du tournoi qui a lieu tout le weekend, catégorie adolescent 12-14 ans ! Et ben ca déménage ! Ils ne rigolent pas les jeunes. Ce n’a rien d’une rencontre amicale. If faut voir la rapidité et la précision de leur jeu. Moi je vous le dis, il y a de la graine de champion là-dedans. Ca donne trop envie d’aller sur la glace avec eux. Nous nous contenterons de manger nos bons hamburgers au milieu des supporters. Vraiment une soirée très sympa.

Le 03, journée shopping sous des flocons de neiges énormes dans la belle petite ville de Jasper. C’est très agréable, ici tous les gens doivent se connaître. Nous sommes ici que depuis trois jours et les gens nous reconnaissent partout où nous allons. On nous parle, nous offre des cafés, c’est très convivial, nous pourrions vivre ici, c’est tellement agréable. Puis grosses courses avant de repartir demain dans les rocheuses. En fin d’après-midi, pour ma part, je retournerai faire deux heures de bloc et une heure de renforcement musculaire avant d’aller un peu nager dans la piscine. Le soir nous retournons voir un match, mais une rencontre amicale d’adulte cette fois. Le jeu est beaucoup moins rapide mais les équipes sont du même niveau, alors belle bataille quand même.

Le 04, réveil de bonne heure, bon petit déjeuner et nous prenons la route pour le Mont Kerkeslin en direction de Lake Louise. Chouette, nous sommes à nouveau sur cette belle route au milieu des rocheuses. Après environ 30 Kms nous voilà arrivés. Au programme une des plus belles cascades du Parc de Jasper, Kerkeslin Falls, 310 mètres de grade 3 engagement 3. Une heure de marche est annoncée. Mais aucun signe de sentier ou de traces de pas. Nous partons donc à l’aventure dans la foret en direction de la cascade. Après une bonne heure de marche avec de la neige jusqu’aux genoux nous voici au dessus du Canyon que nous devons emprunter pour rejoindre la cascade. Manque de peau nous sommes allés trop loin, impossible de descendre dedans. Nous devons donc rebrousser chemin pour le récupérer plus bas. Après une bonne heure supplémentaire, nous sommes enfin au pied de la cascade. Nous en avons déjà plein les jambes. Mais la beauté du départ de la cascade fait vite oublier la longue et fatigante marche d’approche. J’attaque la première longueur, un beau grade 2, qui permet de prendre confiance pour la suite. Je trouverai le relais enfouit sous un mètre de neige fraîche. Pauline se régale dans la première longueur, rien à voir avec Weeping Wall. La deuxième longueur fut sympa mais il n’y a pas encore beaucoup de monde qui est passé par ici, alors je dois déblayer la neige puis purger la couche de mauvaise  glace. Pour moi c’est plus fatiguant. Nous arrivons maintenant à la troisième longueur, ouah elle est magnifique ! Un beau mur de glace d’environ 30 mètres. Nous nous rendons compte qu’en fait il y a une erreur dans notre topo. La voie ne fait pas 310 mètres mais 130. Nous sommes donc à la dernière longueur, ce qui nous arrange car nous n’aurions pas eu le temps de tout faire. Belle escalade dans cette longueur, un peu gâchée pour ma part par car j’ai fait le dernier tiers avec la main gauche complètement gelée. Résultat, onglets à l’arrivée, c’est horrible. Heureusement une bonne paire de moufle bien chaude arrangera mon problème. Du coup je me ferai le luxe de la refaire en moulinette après notre descente en rappel. Après deux autres rappels nous reprenons le chemin du retour. Nous mettrons encore une heure et demie en empruntant un chemin différent pour retrouver notre camping car. Nous finissons à la frontale une fois de plus. Un peu de repos pour Pauline et pour ma part je ferai un peu de cuisine. Et oui demain c’est l’anniversaire de mon amoureuse, alors je lui prépare un bon gâteau au chocolat pour l’occasion.

Le 05, bon anniversaire Pauline ! Je me lève de bonne heure avant Pauline afin de terminer le gâteau. Un bon et joli nappage à la  vanille et le tour est joué ! Pour son anniversaire nous avons programmé de gravir une jolie cascade assez facile que Pauline a choisie, « Melt Out » un grade 3 de 100 mètres engagement 3. Après un bon petit déjeuner d’anniversaire préparé avec amour nous prenons la route. Nous faisons une petite pause afin de couper un petit sapin sur le bord de la route. Ce sera notre arbre de Noël. Nous n’avons pas dégradé la nature, c’est un arbre qui aurait été coupé le printemps prochain par les services du parc. Après 60 kms environ en direction du Glacier Athabasca, nous apercevons la cascade. Ce qui est sympa aujourd’hui c’est que nous avons que 15 min de marche d’approche. Nous sommes donc très rapidement au pied de celle-ci. Chouette elle est toute déneigée et la glace a l’air purgée, des grimpeurs ont du venir hier. Je m’empresse de partir dedans et en effet c’est un régal. J’arrive en haut de la première longueur, je tombe sur un joli replat tout enneigé. Un rocher plat recouvert de neige m’offre l’occasion d’écrire un message d’anniversaire pour Pauline et de lui déposer un premier petit cadeau. J’installe un relais sur broche et je l’assure. Arrivée sur le replat, elle découvre sa surprise, la joie se lit sur son visage. Après avoir ouvert son cadeau nous voilà repartis pour la seconde longueur qui est encore plus belle que la première. Le soleil est de la partie, c’est génial, la nature nous offre des paysages splendides. Dernière longueur dans un canyon un peu étroit tout enneigé. Redescente en trois rappels. Retour au camping car de bonne heure. Et oui ce soir c’est fête ! Après une vingtaine de kms nous nous garons à Chaînon Parker  pour la nuit. Début des festivités, apéro avec pistache. Pauline adore ça ! Ensuite un bon petit plat préparé par mes soins et pour finir, le meilleur, le gâteau et les cadeaux ! Je peux vous dire qu’elle a été bien gâtée la ptite Po. Au lit et pour une longue nuit, nous sommes bien fatigués de nos dernières journées de sport alors demain c’est repos complet au milieu des magnifiques rocheuses

Le 06, nuit pas très reposante, le vent a soufflé très fort toute la nuit faisant bouger le camping car. Pauline est même sortit en pleine nuit voir si une avalanche ne risquait pas d’arriver sur nous, mort de rire ! Heureusement nous avons toute la journée pour se reposer. Mais pour nous repos ne veut pas dire s’asseoir dans un fauteuil avec un livre. Nous commencerons la journée par déneiger l’accès aux toilettes avec nos pelles à neige. Ensuite réorganisation et rangement du camping car, Stéphanie, ma sœur, arrive bientôt, nous lui préparons donc un beau lit. Nous prenons ensuite la route jusqu’à l’auberge de jeunesse du Ruisseau-Rampart pour le meilleur moment de la journée, un sauna dans un petit chalet de bois au milieu de la forêt. Ne prenant pas de nuitée ayant notre camping car, nous paierons Ken, le responsable de l’auberge, en Banana Pancakes pour le goûter. Après avoir sympathisé avec lui nous allons tous les trois allumer le poêle du sauna. Le pied, au bout de 45 min chaleur, chaleur ! Tu alimentes le poêle avec des bûches, tu vas chercher de l’eau dans la rivière gelée  à l’extérieur et tu la verse sur les pierres bouillantes. C’est trop bon les vacances ! Pour finir la journée, au lit de bonne heure, demain nous avons une grosse journée.

Le 07, réveil de bonne heure, petit déjeuner énergétique au flocon d’avoine, 10 Kms de route et nous partons pour une grosse heure et demie de marche pour rejoindre « Murchison Falls. Une des célèbres cascades des rocheuses, 180 mètres de grade 4+ avec un engagement de 3. Au pied de la cascade nous nous changeons, nous sommes trempés de transpiration, la marche d’approche monte tout le long. Et nous avons fini avec de la neige jusqu’aux cuisses le dernier quart d’heure. Le début pour rejoindre le mur de glace se fait normalement sans corde mais pour ma ptite Pauline pas question, je ferai donc un premier relais pour qu’elle me rejoigne encordée. Nous voilà maintenant dans la première longueur qui se fait sans aucun problème aussi bien pour Pauline que pour moi. Par contre le mur de glace de la deuxième longueur est très impressionnant, 60 mètres de glace verticale. Mais Pauline à l’air plus sereine que dans Weeping Wall, c’est agréable, du coup je peux me concentrer sur moi-même. Et heureusement car je mettrai un long moment pour gravir cette longueur. Je n’ai jamais été aussi lent. Malgré les cotations moyennes sur l’engagement, il y a un engagement de dingue. Il n’y a aucun repos, c’est vertical à souhait, la glace est remplit d’air ce qui n’arrange en rien la pose des protections et lorsque que tu trouves enfin de la bonne  glace, elle est hyper dure, alors le brochage est très difficile. Ceci a une explication, nous apprendrons en fin de journée qu’en fait il fait très froid aujourd’hui, entre -15 et -20°C, c’est aussi pour ca que nous sommes autant ralentis. Une fois aux deux tiers de la longueur je me rends compte que je n’ai plus beaucoup de broches, l’idée de faire un relais intermédiaire vient en moi. Mais négatif, l’endroit serait sûr mais beaucoup trop exposé pour Pauline, elle va angoisser un max, je ne veux pas lui infliger ca. Alors après quelques pauses de méditation, accroché au bout de mes piolets, je prendrai sur moi pour sortir de cette longueur en espaçant d’une dizaine de mètres mes deux dernières broches. Une fois au  relais, j’annonce à Pauline qu’elle peut me rejoindre, et surtout qu’elle prenne confiance en elle afin de profiter de cette longueur, car je n’irai pas dedans tous les jours. Et bien je peux vous dire qu’elle s’est très bien débrouillée malgré la difficulté et la sortie en traversée d’une dizaine de mètres avec un risque de pendule du aux broches espacées, chapeau. Nous voilà maintenant à la moitié de la voie seulement, il reste encore 90 mètres. Nous regardons notre montre ? Quelle heure ? Quoi ? Il est 15h40, négatif, nous ne finirons pas cette cascade, il ne nous reste pas assez de temps, les derniers 90 mètres sont aussi difficiles que la dernière longueur avec un crux (difficulté) à la sortie et en plus nous devons concevoir des lunules pour les rappels (réaliser deux perçages dans la glace avec une broche pour fixer une cordelette afin de pouvoir redescendre en rappel dessus). C’est voie est vraiment surprenante, un mur de glace de 180 mètres sans replat, il faut avancer très vite pour pouvoir la gravir complètement en une journée à cette époque là de l’année, car les jours sont très courts. Du coup nous prenons un petit moment pour boire un bon thé chaud et manger un peu avant de redescendre. Mais très rapidement car il commence à faire très très froid. Ca y est je descends en rappel.  Et sur une lunule ! Je peux vous dire que ca fait bizarre, si tu veux de l’adrénaline, tu es servis. Bonne nouvelle, elle a tenu. Et oui sinon vous ne seriez pas en train de lire ce mail. D’ailleurs elle a tenu aussi pour Pauline. Après deux autres rappels nous sommes à nouveau au pied de la cascade. La nuit tombe, il nous reste une bonne heure et demie de marche pour rentrer. Mais nous commençons par une bonne descente en luge sur les fesses dans la neige, trop rigolo! Une fois arrivés nous nous empressons d’allumer le chauffage dans le camping car pour se réchauffer. Nous avions prévu d’aller jusqu’à Lake Louise ce soir mais nous sommes trop crevés de cette longue journée dans le froid. Nous dormirons même au bord de la route par flemme de se déplacer. Un gros repas pour reprendre des forces et au lit de bonne heure. Pour ma part je suis vidé, j’ai beaucoup donné aujourd’hui aussi bien physiquement que psychologiquement. Ah mon lit ! 

Le 08, je me réveille, j’ouvre les yeux et pour la première fois il y a quelque chose de différent. Le plafond est complètement recouvert de givre, les vitres sont remplies de  glaces, tout est gelé. Notre camping car se transforme en igloo. Je me lève pour allumer le chauffage. Je suis saisi immédiatement par le froid, je retourne vite sous la couette le temps que l’air se réchauffe. Nous avons battu le record, il a fait -25°C dans la nuit. Le moteur a du mal à démarrer et lorsque qu’il démarra un bruit bizarre surgit. Mais après plus rien, nous prenons donc la route en direction de Lake Louise. Arrivée dans la matinée, nous organisons notre journée et celle de demain. Un nouveau trip, monter dormir au refuge Elisabeth Parker,  un refuge du Club Alpin Canadien  dans le Parc de Yoho près du Lac O’hara. Nous y parviendrons en ski de fond par une piste 12 kms. Le temps de tout organiser, nous partons qu’à deux heures de l’après-midi alors inutile de vous dire que nous sommes arrivés à la frontale. Nous trouvons le refuge. Nous avons trop de chance, il n’y a que nous, alors qu’il est prévu pour vingt personnes. Par contre du coup il fait très froid. Nous nous empressons d’allumer le poêle à bois que nous ne quitterons pas de la soirée. Nous cuisinerons même dessus. Ce refuge est magnifique, c’est un  chalet tout en bois, nous adorons, nous nous sentons vite comme chez nous. Nous avons le choix pour dormir, vingt places s’offrent à nous, nous choisirons bien entendu celles près du poêle afin de l’alimenter dans la nuit. 

Le 09, pour la première fois depuis longtemps nous n’avons pas de glace au plafond, du coup nous pouvons trainer un peu au lit, ce qui ne nous est pas arrivé depuis longtemps. Nous relançons le poêle, étant que tous les deux, nous ne sommes pas pressés de repartir. Nous feront même du ménage à l’intérieur avant de découvrir à l’extérieur l’endroit magnifique dans lequel nous sommes. Dans la matinée je fendrai des bûches de bois au milieu de la forêt  et des montagnes avant d’apprendre à Pauline à le faire. Au bout d’un quart d’heure elle fendra ses premières bûches. Nous rentrerons ensuite nos bûches  dans le chalet. Pas de doute, nous sommes bien au Canada, et cette vie au milieu de la nature me plaît. Déjeuner au chaud devant le poêle et il faut maintenant penser à redescendre. Nous ferons à nouveau 12 kms de ski de fond dont les deux tiers en descente. Nous nous sommes bien éclatés parfois même la tête dans la poudreuse. Les paysages sont magnifiques, le soleil est avec nous et le froid aussi. Nous nous réchaufferons par un bon chocolat chaud en fin de journée puis nous ferons à nouveau un tour de passe-passe pour accéder au Jacuzzi de l’hôtel. Nous nous brancherons sur une prise de  courant d’un hôtel pour avoir un peu de chauffage, il est annoncé      -20°C pour la nuit.

Le 10, plus facile de se lever ce matin avec le chauffage. Route pour Banff où nous ferons un peu de shopping. Ainsi qu’à Canmore dans l’après-midi. Je dois m’acheter une nouvelle paire de piolet car j’en ai marre de m’exploser les doigts avec ceux que j’ai actuellement. Le soir nous nous garons tout près du Mont Rundle. Préparation de nos sacs et au lit très tôt car demain nous prévoyons une grosse journée.

Le 11, réveil à 5h00, gros petit déjeuner énergétique. Départ à 6h00 pour deux heures de marche d’approche afin d’atteindre « Professor Falls », peut-être la cascade la plus célèbre des rocheuses, 280 mètres de grade 4 avec un engagement de 3. Nous partons sous des petits flocons de neige, cela va certainement s’arrêter, la météo a  annoncé un beau soleil pour aujourd’hui. Nous faisons une petite pause au bout d’une heure de marche. Pauline est septique sur notre heure de départ, car il fait jour que vers 8h00. Elle ne me le dit pas mais je sais très bien ce qu’elle pense.  « Mais pourquoi il nous a fait partir si tôt, il est fou! » Moi je suis convaincu de savoir ce que je fais. D’ailleurs, nous sommes arrivés à 8h00 au pied de la cascade et une demi-heure plus tard après s’être préparés nous attaquions la cascade de jour. Et quelle cascade. Il nous faudra en tout cinq heures pour gravir toutes les longueurs toutes plus belles les unes que les autres. Nous réaliserons cette belle ascension avec de la neige tout le long avec de gros flocons par moments. Mais ce qui est chouette quand il neige c’est qu’il fait doux, environ 0°C. Du coup nous n’avons pas froid et surtout la glace est très agréable. (Plantés de piolets et brochages faciles). Nous mettrons environ une heure et demie pour effectuer tous les différents rappels. Nous avons bien mérité notre sandwich au pied de la  cascade. Tu m’étonnes, il est quinze heures,  nous étions tellement à fond dans ce que nous faisions de magnifique, que nous n’avons quasiment rien mangé depuis dix heures. Nous sommes très heureux d’avoir gravis cette fabuleuse cascade. Nous ferons à nouveau deux heures de marche pour rentrer. Nous décidons d’aller nous détendre dans la piscine extérieure à 39°C alimentée par les sources naturelles d’eaux sulfureuses sur les hauteurs de Banff. C’est excellent, nous sommes dans l’eau et il nous tombe des gros flocons de neiges sur la tête. Quel bon moment une fois encore ! Gros diner, nous devons reprendre des forces. Et la journée est encore loin d’être finit. Nous devons encore faire 2h00 de route enneigée pour rejoindre Calgary. Stéphanie arrive demain matin à l’aéroport  et nous devons être au garage à 7h30 pour faire la vidange du camping car. Une chose est sûre, nous allons bien dormir. 

Le 12, ouh ! Le lever est dur ! Mais nous n’avons pas le choix.  Après deux heures d’attente nous récupérons notre camping car. Seulement il y a peut-être un problème sur le circuit de refroidissement. La pompe à eau serait peut-être hors service. Il manquait trois litres de liquide. Je dois donc contrôler ca de près et peut-être trouver la fuite. Nous verrons bien. Fin de matinée nous récupérons Stéphanie à l’aéroport. Nous lui faisons visiter notre maison roulante et lui présentons sa chambre. Après un bon déjeuner, après-midi grosses courses sur Calgary. Le soir nous sommes tous bien fatigués, mais nous nous faisons quand même un bon restaurant pour fêter nos trois anniversaire ensemble. « Sakana Grill », un très bon Japonais, nous avons un cuisinier qui nous prépare des plats succulents devant nous sur une plaque chauffante. Par la même occasion nous prenons un « Love Boat Deluxe », un bateau en bois remplit de Sushis, maquis, et autres, afin de faire découvrir ces spécialités à Stéphanie. Un régal ! Premier bon moment ensemble.

Le 13, nous prenons la route pour Banff. Nous voulons faire visiter à Stéphanie cette petite ville au milieu des rocheuses qui lui plaira certainement. Petite après-midi shopping dans de magnifiques boutiques avant de lui faire découvrir la fameuse piscine d’eau sulfureuse. Détente assurée.  Pour finir la journée en beauté, décoration de notre sapin de Noël et du camping car.

 Le 14, nous allons ce matin visiter « Johnson Canyon » sur la roue 1A en direction de Lake Louise. Belle randonnée de cinq Kms au milieu du Canyon gelé avec de jolis paysages recouverts de neiges. Les cascades de glaces sont en train de se former, Pauline et moi ne sommes donc pas frustrés de ne pas les gravir. Petit pique-nique au soleil dans le Canyon. En début d’après-midi nous reprenons la route en direction de Lake Louise afin d’arriver de jour pour faire visiter ce bel endroit à Stéphanie. Nous ferons une belle petite randonnée sur le lac complètement gelé. C’est une première pour tous les trois. Pour Pauline et moi nous voyons Lake Louise sous un autre angle. Cet endroit est si beau, nous nous y plaisons et apparemment Stéphanie aussi. Il y a deux patinoires sur le Lac, une petite  pour le Hockey et une grande pour patiner plus calmement. Avec  Pauline nous rêvions de patiner sur le Lac, c’est aussi pour ca que nous sommes revenus ici. Ce qui est chouette, c’est que Stéphanie est motivée aussi. Alors direction le centre pour louer des patins. Pauline et moi louerons aussi des crosses de Hockey. J’achète « une rondelle » (nom québécois pour le palet) et, nous retournons sur le lac de nuit. Nous attaquons tranquillement à patiner tous les trois sur la grande patinoire. En ayant déjà tous fait étant plus jeunes nous reprenons assez vite confiance. Du coup avec Pauline nous nous orientons vite sur la petite afin de jouer au Hockey, un rêve de gamin pour ma part. Nous nous sommes éclatés et bien dépensés. Stéphanie a essayé un peu la crosse, mais elle préfère patiner plus calmement. Tu m’étonnes il y a déjà deux boules de nerfs sur la glace, Pauline et moi. Petite pause devant un feu dans un foyer au bord de la patinoire avant de rentrer manger et dormir.

Le 15, avec Pauline nous voulons faire une dernière cascade dans les rocheuses avant de faire plusieurs jours de route. Nous prévoyons de  traverser tout le pays afin de rejoindre le Québec. Nous risquons d’exploser par manque de sport durant ce long voyage. Nous décidons de refaire l’ascension de Louise Falls mais avec la dernière longueur cette fois. Alors réveil de bonne heure. Mais ce qui est génial maintenant, c’est que Stéphanie peut nous enclencher le chauffage en tendant le bras depuis son lit. Alors nous pouvons nous lever plus facilement. Bon déjeuner et c’est partit ! Il neige un peu pendant la marche d’approche. Pour changer un peu nous décidons de traverser tout le lac. Nous avons juste eu une petite surprise lorsqu’au milieu nous avons du enjamber une fissure traversant tout le Lac dans sa largeur. Enfin nous sommes bien arrivés au pied de la cascade.  La neige s’est arrêté et très vite le froid est arrivé, environ -15°C. Je me régalerai dans la première longueur malgré le brochage difficile du au froid. Pauline trouvera cette première longueur toujours aussi difficile. Dans la deuxième il y a des changements. Beaucoup d’eau a coulé sur la glace existante, ce qui rend la cotation plus facile. Et  pour cette fois, j’ai une photographe dans mon dos au pied de la cascade. Stéphanie est venue nous voir pratiquer ce sport de dingues après une belle randonnée le long du lac. C’est sympa pour nous. Nous arrivons vite à la dernière longueur. La plus belle mais la plus dure aussi, un beau cigare de grade 5. Il va falloir s’accrocher ! Mais je suis bien motivé, en plus j’aurai de belles photos car Stéphanie est montée plus haut dans la montagne au milieu de la poudreuse pour nous photographier. Malgré la verticalité et la glace pleine d’air j’arriverai en haut de cette belle longueur. Pauline trouveras ca très exposé, elle y arrivera quand même, épuisée à l’arrivée. Mais vous inquietez pas elle a de la ressource. Stéphanie partant pour continuer de   se promener rigolera plus bas en entendant les commentaires de Pauline dans la dernière longueur. Deux rappels pour redescendre et nous nous dépêchons de retrouver Stéphanie au camping car pour déjeuner tous les trois. Nous retournons à nouveau patiner sur le lac mais de jour cette fois. Nous jouerons à nouveau au Hockey malgré quelques courbatures de nos 100 mètres d’escalade. Stéphanie s’y mettra même, jouant contre Pauline. Cinq heure, -12°C, la nuit, il est bien temps d’aller boire un bon chocolat chaud dans l’un des restaurants de l’hôtel avant de ramener le matériel. Nous revenons une petite heure plus tard dans l’hôtel pour faire un dernier tour de passe-passe pour accéder à l’espace détente avec Jacuzzi, hammam, piscine. Il faut que Stéphanie en profite aussi. Pour finir la journée, le plus dur, deux heures et demie de route pour rejoindre Calgary. Et oui nous avons rendez-vous au garage demain matin. Nous avions bien un problème sur le circuit de refroidissement, la pompe à eau perd trois litres de liquide toutes les nuits. Vous souvenez du bruit un matin dans les rocheuses ? Et bien la pompe a  gelé à cause du liquide qui ne devait plus être bon, du coup elle a forcé au démarrage, ce qui l’a endommagée. Nous devons donc la faire remplacer avant de prendre la route.

 Le 16, réparation comme prévu. Grâce à l’excellent service du garage nous nous faisons déposer dans la ville près d’un grand centre commercial. Ce qui nous permettra de patienter car il y en a pour la journée. Fin d’après-midi nous récupérons notre véhicule. Nous prenons donc la route en direction de l’Est. C’est partit pour de nouvelles aventures.

La vie engendre la vie. L’énergie crée l’énergie. Ce n’est qu’en se dépensant soi-même qu’on devient riche.

Sarah Bernhardt (1844-1923)

 Passez de Joyeuses fêtes de fin d’année.

Thomas et Pauline

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